dimanche 9 décembre 2007

ma nouvelle idée lumineuse



Le bateau, ça va tout seul, j'ai même pu de bleus donc c'est pu marrant à raconter, alors avec les copines on a trouvé autre chose. Ma pote Elise nous a parlé d'une marche "collecte de fonds" qui a lieu en avril à quelques heures de route de Wellington.




L'idée c'est de marcher 100km en moins de 36 heures, par équipe de 4. Alors quand on dit "équipe", c'est rester groupir, les 4 membres de l'équipe marchent ensemble, c'est po un relais.




La réaction immédiate d'Agathe et moi ça a été "super, on le fait !" et celle des copains respectifs, ça a été "nan mais ça va pas les filles". Mais on a fait comme si on entendait pas. Et donc on a signé. Pour 100km. Et 2 000 dollars de collecte de fonds. D'ailleurs, si certains aiment faire des dons, tout le monde est le bienvenu sur le site de l'équipe :






(un ptit clic sur "Team Fundraising : make a donation" et c'est bon !)




Du coup, ben voilà, j'ai trouvé un truc nouveau pour en baver, je marche. Hier on a fait 25km, tout plat mais calmées quand même, et aujourd'hui, 14 bornes, la moitié qui monte jusqu'à l'éolienne de la ville et pis l'autre moitié qui descend pour le chemin du retour. 39km en un weekend en se faisant une confortable nuit de 10h, et j'ai pas eu l'envie, à la fin, de repartir pour 60 de plus. Mais encore 3 mois pour se faire les sabots !




Dans le jeu, aussi, faut qu'on emmène notre équipe de supporters qui prend soin de nous tout au long du chemin, en nous apportant des vêtements de rechange, de la bouffe et autres, à chaque point de contrôle, histoire qu'on ait pas à porter un gros sac-à-dos. Ca peut paraître du luxe, hein, mais bon, on est pas des super héros, alors si on nous aide po, les 100kms je me les ferais en dormant au fond du camping car.




Et nos supporters, je sais pas si c'est un choix judicieux, c'est les copains respectifs. Ca peut être encore un plus gros challenge que les 100kms de réussir à nous soutenir quand on va en avoir plein la coiffe, quand on sentira le zoo à plein nez et qu'on sera sans sommeil à part quelques séries de 20 minutes grapillées au bord d'un chemin. Je vois bien que, aussi charmantes qu'on soit, mes trois copines et moi, on risque d'être plus facilement irritables. On a de la chance on est tombées sur des mines de patience et de bon sens, mais quand même, ça risque de picoter aux élastiques. Le mien a pas encore signé officiellement, et j'aime autant qu'ils y réfléchissent bien tous à deux fois, paske ça va pas être l'épisode le plus glamour qu'on va connaître.




Par exemple il est conseillé de se faire masser les pieds à chaque étape, ça peut vite montrer à votre mec que en fait vous n'êtes pas une fée. Si votre mec se dévoue pour vous masser les pieds et que après avoir passé 10 min à contempler d'affreux boudins rougeauds et gonflés qui se finissent en cinq petits knackis trop cuits, il s'aperçoit qu'il a les doigts pourris à vie, je sais pas si ça aide à la relation.


Mais on verra. D'ici là, on va marcher, on continue le week-end qui vient avec la traversée du Tongariro, une chaîne de vieux volcans et de lac sulfureux avec des couleurs toutes bizarres.


17km en 6h, je sais déjà que le passage décrit comme "sentier étroit en haut d'une crête qui peut stresser les gens qui n'aiment pas être en hauteur ou en équilibre", je vais po l'aimer.

Ben je vous dirais ça quand je saurais.





mercredi 14 novembre 2007

mon interrogation du jour

J'ai toujours po de réponse pour la question "pourquoi les hommes ont des tétons, à part pour avoir des piercings?" mais là je m'interroge sur ce que je viens d'entendre dans la Tête au carré sur France Inter (oui ben au bureau y font tous rien qu'à faire des thèses et des publications alors Rire et Chansons, c'est pas le créneau)

Le Mossieu de la radio qui cause bien m'a informée que la paléopathologie, c'est la science qui consiste à "étudier les morts du passé". Ah. Les morts du passé. Y en a qui ont le goût de la facilité, je trouve. les morts du futur, à moins d'être serial killer, c'est quand même un petit peu plus balaise à étudier comme sujet.

Sinon, observation scientifique établie récemment par ma pote Louison qui m'attendait à la plage sur le chemin du taf : "C'est hyper costaud, des genoux de mouette". C'est vrai que si on nous imagine avec la même silhouette qu'une mouette, y a longtemps qui faudrait pu être contorsionniste pour avoir les genoux bien plus près des oreilles.

Voilà.

vendredi 14 septembre 2007

mon chercheur de bateau pof-pof

Ce message est pour toi, qui que tu sois, à la recherche du "bateau pof-pof". Parfois "pof pof" sans trait d'union
Je vais pas refaire la liste, mais apparemment, y a une personne, une et une seule, qui s'obstine à chercher "bateau pof-pof" sur google et à cliquer sur mon site pour re-re-re-re s'apercevoir, à ce qui me semble, que je ne cause pas des masses de ce sujet, quoi que, il est vrai, ça fait maintenant deux fois en un mois, et maintenant c'est le sujet d'une note, mais c'est toi qu'as commencé d'abord, donc ça compte pas.
Et à la personne qui se demande "un platre à la jambe qui chauffe, est-ce normal", si vous voulez mon avis, que ce soit le platre ou la jambe qui chauffe, ce que la requête ne dit ma foi pas très clairement, je répondrais dans les deux cas que sans être grave grave, ça m'a quand même pas l'air bon signe.
Pour "sexy béquille plâtre", eh bien, bonne chance. Avec des fétichistes de béquille, ou de plâtre. Peut-être.
"script téléphone rose", je te refile celui qu'une copine de fac, Deborah, utilisait quand elle payait son loyer grâce à des perdus en Suisse persuadés qu'elle habitait près de la gare à Genève, "je sens ta verge dans mon dos", selon elle, ça marche assez fort. Attention, rester concentré et ne pas inverser les parties du corps, ça marche moins bien.
Enfin "rencontrer l'âme soeur kiné est-ce possible". Alors on proteste toujours quand on nous dit qu'on fait nos difficiles dans la recherche de l'âme soeur, mais là, oui, quand même, je confirme, c'est chipoter. Les kinés ne sont pas encore une espèce en voie de disparition mais ça réduit quand même beaucoup le terrain de safari. Mais cela dit, quitte à se faire faire des massages par son mec ou sa copine, autant qu'ils soient bien faits, je comprends tout à fait.
Sinon, je n'ai toujours pas de conseil à donner pour laver la suédine, "ma nouvelle vie à Tahiti", ça reste de la fiction, et "les abominaffreux divers gens", je n'ai pas la liste, à peine quelques noms.

mardi 11 septembre 2007

Mes étudiants sont bizarres. Des étudiants, si on m'a tout bien expliqué et que je me souviens de la fac que quand même, je suis pas plus vieille que ça, "pas trop vieille" selon une de mes étudiantes de deuxième année, des étudiants c'est fait pour arriver la tête bien planquée dans un grand effort de souplesse, ne pas trop en faire pendant le cours et partir au plus vite dès que le prof a regardé deux fois la pendule dans les 5 dernières minutes de cours.

C'est le modèle que je connais et que j'ai été, le modèle de base qui ira loin ou pas trop, on se rend pas compte de l'effort fourni, un peu comme au curling.

Eh ben mes étudiants, y sont pas comme ça. Je sais pas, y sont tous bizarres. J'ai commencé à trouver bizarre le premier qui m'a fait la bise en ville. Mais je me suis dit, on est à Kiwiland, ça doit faire tendance de faire la bise à la française.
Ensuite, un étudiant m'a invitée à un mini-concert qu'il faisait avant de se faire faire une sale opération de la gorge, soit.
Puis une de mes étudiantes s'est mise à préparer des cookies pour qu'on en profite tous ensemble en cours. Mais enfin ??? Bizarre. Ca pourrait une excuse pour pas parler en français pask'ils auraient la bouche pleine mais meme pas, ils ont tous leur petit cookie religieusement posé près de leur cahier, ils lèvent la main pour répondre, prennent la parole et ensuite ils se servent. Wow.

Récemment, j'en ai eu un qui a un grand besoin d'attention et qui faisait un tit peu trop de bruit, bah même pas eu le temps de le faire baisser le ton, c'est ses deux voisins qui s'en sont chargés... A quand les étudiants qui corrigeraient eux-mêmes leur copie sans tricher ??

Mais lundi, j'ai eu le pompon de la pomponnette. Pour cause de sortie un peu prolongée tous les soirs depuis jeudi et de stationnement dans le froid à regarder un match de foot que je comprenais pas grand chose à part le fait qu'il se passait rien, j'ai fini mon dimanche dans un état relativement laid.
L'avantage, c'est que je me suis tellement mouchée qu'on ne voyait pu ma tête toute déformée cachée derrière la pile de Kleenex. L'inconvénient, c'est que pour une raison que j'ignore, j'ai, depuis dimanche après midi, les yeux rouges à en faire perdre ses poils de jalousie à un lapin russe. Comme si j'avais nagé les yeux ouverts dans un pédiluve, deux cuillères d'eau, deux bidons d'eau de javel.

J'avais passé l'aprèm avec des potes, dont un qui me regardait assez souvent, j'ai eu des soupçons, mais après avoir subtilement vérifié, je n'avais trouvé ni chewing-gum ni vieux morceau de poulet collé sur la joue, je m'étais pas douté que j'avais l'air d'avoir fumé le dit poulet plus qu'autre chose.
Et puis comme quand on va à la piscine, j'avais de l'eau dans le nez, donc soufflage de trompe en moyenne toutes les 4 secondes 12. Donc une nuit de rêve comme peu sont décemment permises.

Je me suis levée lundi à 5h30 pas prête du tout à assurer mon cours de 7h du mat. Mais allez annuler un cours quand c'est vous qui ouvrez l'école, vous prévenez qui ?? Ben vous-même, une fois que vous vous êtes rendu sur place, donc si faut se donner cette peine, le plus dur est fait, autant assurer le cours et avoir les sous qui vont avec et qui font que un jour peut-être, vous aurez de quoi payer un billet d'avion pour rentrer en vacances en France sans devoir vendre un rein. Puisque vos rétines sont désormais invendables.

Bref. Donc je suis allée à mon école, j'ai fait bonne figure pendant une heure et demie avec les zétudiants, puis même dilemme avec mon cours de deuxième année à la fac, il est à 10h, en moyenne le lundi la vie à la fac commence à 10h30 donc autant je suis sûre que mes ptits mignons seraient ravis de pas avoir cours, autour ne le savoir qu'une fois sur place, ça sent le grinçage de dents par wagon. Bon ben on y va alors.

Ok on y va.
Pfff.
Wellinton c'est formé sur un vieux cratère désormais plein d'eau, et pas fou, y z'ont mis un max de maisons et autres tout en haut du cratère, ok tu tombes de plus haut en cas de tremblement de tere mais t'as personne qui te tombe sur le dessus de toi-même, tu comptes au contraire sur les autres pour amortir. Rusé.
Sauf que, en attendant le Big One de tremblement de terre que ça fait 400 ans qu'ils attendent (eh ben comme ça on devrait bientôt savoir si j'ai vraiment la poisse ou bien tout compte fait plutôt du bol), ce que je vois surtout c'est que tout en haut c'est très haut et que pour aller bosser ça monte bien plus que de raison. Je suis un renne, pas un cabri. Surtout malade.

Alors je suis arrivée toute pâle et les genoux mous, chui pas une mouette, pis le nez, en mode écoulement continu, la classe, m'en fous, j'ai acheté 12 paquets de Kleenex en chemin, j'ai bon espoir. Mais à deux enjambées de mon bureau, je me fais intercepter par ma collègue, qui, au top de sa forme elle, a tout de suite remarqué que la coloration de mon museau (rouge) et celle de mes yeux (rouges aussi), bien que très assorties, n'étaient pas bon signe. S'en sont suivies 15 minutes pour me convaincre de pas faire cours.

Et là, c'est très bête, mais en 8 ans de carrière, je n'ai abusé que 2 fois du congé maladie. Comme dirait mon pote Beber, c'est pathétique. La seule chose qui me rachète un peu à ses yeux c'est que, au moins, les deux fois, je n'étais pas malade. La première fois, c'est le mec avec qui j'étais qui a débarqué chez moi à 3h du mat en semaine, après m'avoir appelé toute la nuit stressé parce que, va savoir pourquoi, la fille avec qui il vivait venait de percuter sur leur problème de couple et l'insultait au téléphone en lui interdisant de rentrer. Les gens manquent d'humour, très clairement. La deuxième fois, bien plus simple et reposant, je n'avais juste pas envie d'y aller.

Alors que lundi, j'avais envie d'y aller, mais je sentais bien que ma tête de lapin allait pas passer inaperçue. Ma collègue a du sentir mon manque de conviction quand j'ai promis de réfléchir au fait de rentrer chez moi et elle est montée voir la patronne. Et boum, 2 minutes après, "Anne tu nous laisses les consignes à remettre aux étudiants cet après-midi, tu fais ton CM ce matin et tu rentres chez toi, et n'essaye pas de discuter". Oh bon ben alors si c'est comme ça. J'ai effectivement fait mon CM, plutôt mollement et pas toujours sûre de me comprendre moi-même alors quant à ce que mes étudiants y pigent quoi que ce soit, ça tiendrait du miracle, puis pouf pouf on remballe, direction le sofa de la maison à regarder Canada-Pays de Galle en différé avec mon coloc.

Et donc, là où je voulais en venir, il m'a juste fallu 4 pages, c'est que le lendemain, non seulement mes étudiants avaient TOUS fait leur travail et étaient TOUS restés en classe, sans prof pisque j'étais chez moi, à faire l'exercice que je leur avais donné, et ce de 13h à 16h, quand même, et en plus, j'ai eu des messages de bon rétablissement. Allez, levez la main, ceux qui ont déjà envoyé un message à leur prof de fac paske celui-ci était malade une journée ?? Mais d'où y sortent, ces étudiants ??? A ce rythme-là, va falloir prévoir de la chaise pliante en rabe a mon décès paske ça va se bousculer au portillon, j'vous le dis !!

mercredi 8 août 2007

mes visiteurs

Mon inaptitude informatique et moi on a mis nos efforts en commun et on a réussi à installer un tit google analytics chez nous pour voir comment ça se fait que bien que mes potes ne lisent pas mon blog (pisk'ils ont des mails, pas juste poske, ma vie, y s'en foutent), y a des gens qui passent, et du coup, je peux eeeeeeeeeeeeenfin voir comment que y a des perdus qui atterrissent dans mon terrier.

Je dis po que y a que des perdus, non, mais après lecture des stats, y en a quand même quelques uns. Rassurez-vous, j'ai po les noms.

Autant "intraveineuse vodka" ou "nurofen et la biere" j'aurais du mal à dire pourquoi je serais étonnée que ça m'amène du monde, autant avec "air tahiti phlebite", j'ai plus de mal à comprendre... Y m'est encore rien arrivé de ça donc je vois pas pourquoi j'en aurais parlé... Ou alors, si c'est prémonitoire, si on me donne le choix, je laisse la phlébite à qui veut, mais je prends Tahiti.

Un de mes préférés et plus récents c'est "j'ai sortis avec des filles mais j'ai pas pu continué". Je compatis. Je sais pas quoi dire pour aider mais j'espère que la lecture de mon blog aura bien dépanner... A la limite, en tant que prof de français, j'ai ptêt deux ou trois ptits tuyaux à te donner sur la construction du passé composé... Pour les filles par contre, chai pas quoi te dire, si tu dois essayer de te forcer à continuer ou non. Bonne chance.

Y a une thématique que je comprends sans peine, celle de la douleur : "
pied endolori et douleur talon après entorse", "photographies des ligaments du pouce", "combien de temp dure un cocar", "courbatures vertiges nausées sueurs froides", "photo de jambe platrée" ou "platre des deux jambe photo". Mais "pleurer devant kiné", non. Mon kiné est une bombasse, limite j'oublie pourquoi je viens quand il fait son apparition dans la salle d'attente, alors que 2 minutes avant je rampais avec la cheville paralysée de douleur, alors non je ne pleurerai pas devant lui, foi de ptit renne !

Dans la série OVNI, j'ai :
- "bain coreen"
- "cul ophelie rose", même si j'ai bien conscience d'avoir utilisé les trois mots séparément, que ça ait été assez fort pour attirer google, je dois dire que j'appuie les gens qui trouvent que google en fait un peu trop, à ce moment là.
- "endroit pour faire de la poterie ou de la glaise" : aaaah... moi qui étais en manque de loisirs pendant la saison creuse de voile...
- "fais moi confiance, le temps te dira" : ben revenez me dire après et je ferai confiance aussi. Deal.
- "femme a poil de 45 ans" mon dieu...
- "j'aime une femme qui range et vide ma maison" : et je pensais que je me coltinais tous les loosers...
- "la buse réunion décodage" : tous les mots séparés, je vois très bien, mais là, en salade, je sèche.
- "le bateau pof-pof principe" le principe de Pof-pof et son influence dans la navigation, c'est ça ?...
- "les amis de mes amis sont aussi mes amis" : et les vôtres aussi vous vomissent sur le canapé en suédine quand vous refusez de faire baby-sitter ?
- "nettoyer de la suedine" : on en parlait y a pas deux secondes !
- "photo sexy fany ardant" : bof...
- "sortir a new york bar sympa greenwich" : si vous connaissez, dites-moi, je ferai passer !
- "tourte date de peremption" : si mon blog devient un site de conseils de cuisine, j'abandonne.
- "voir model de nouvelle maison" : si vous cherchez maison bordelique avec colocs bruyants, là au moins, je dois bien apparaitre quelque part !!


Mon coté JetSet n'aura pas échappé à Google non plus :
"trop de soirées", "soirees mondaines", "soiree ferrero", "comment de faire inviter au soiree mondaines", ma foi, si je peux rendre service, je laisserai votre nom a l'entrée.

et celui ou je me suis dit que si ça se trouve, le mec qui a écrit le script de Dirty Dancing 1, avec cette phrase de la mort qui tue "tu ne peux pas courir sans cesse après ton destin comme un cheval sauvage", m'a fait l'honneur d'une visite : "« c’était un beau poulain, gentil et proche de l’homme »". Peut-être c'est une citation de Dirty Dancing 2, je l'ai pas vu. Et vous ?

vendredi 3 août 2007

ma nouvelle crèmerie

Bien fait pour mes bois de renne, depuis le temps que je vois des gens raler contre 20six, je changeais po de site, genre je suis trop forte comme renne, pfff, ben non, mes 7 derniers mois de notes viennent de se faire écraser plus moche qu'un césar comme celles de tous les autres. Na.
Si jamais blogspot fait poreil, 1) je serai la prems a me barrer, renne échaudé craint l'eau froide, 2) vous pourrez me dire que j'ai la poisse 3) je vous dirais que je le sais bien et que c'est même pour ça que j'ai un blog.

mercredi 25 juillet 2007

mon nouveau défi

Je vais pas sortir des masses du lot en disant que j'aime bien recevoir des emails et que mon hotmail me dise que j'ai plein de nouveaux messages quand j'arrive au bureau, même si c'est des gens que je connais pas, on sait jamais, on est po à l'abri de nouveaux amis ! Y a deux semaines, je recevais un email de Yuki Yamashi qui me disait à quel point elle aimait mes robes, (oh ben c'est gentil), qu'elle aimerait me revoir quand elle irait à Tours, (aurais-je trop bu ce jour là ? me souviens d'aucune rencontre), qui m'appelait Alfredo Vaez, (note pour moi-même : arrêter de me déguiser en homme, apparemment les gens y croient), et qui disait qu'elle avait eu mon adresse par Mme Wasaki, sacrée farceuse, cette Mme Wasaki ! Yuki, faut arrêter de croire tout ce qu'on te dit et de croire que un type qui s'appelle Alfredo et qui fait des robes peut se cacher derrière le mail du petit renne. Bon, pour pas dire que du mal, dans ma ville d'origine, y a bien une boutique Alfredo Vaez avec plein de robes dedans et mon adresse hot hot hot est bien enregistrée sur Tours, et je serais dans ma ville en France, je me ferais un plaisir d'imprimer le mail et d'aller voir Alfredo moi-même pour passer le message (quand j'étais petite, je voulais être factrice pour apporter des bonnes nouvelles aux gens, c'était avant qu'on reçoive des lettres en recommandé de la part du banquier de mon père) , mais là, désolée Yuki, à 1 500 euros l'aller retour pour la France, ma gentillesse a ses limites. Et change d'amie, je te le dis sincèrement, Mme Wasaki te dit des conneries. J'ai aussi comme tout un chacun les emails d'orphelins africains qui ont besoin de mon numéro de compte bancaire pour toucher l'héritage de leur père "récemment décédé dans des circonstances très mystérieuses", bien sûr. Et aussi Inès, à qui j'ai dit que je n'étais po intéressée mais qui continue à m'inviter à ses ventes, merci Inès. Mais ce matin, une nouvelle amie, Celia, m'a lancé un ultimatum : "anne 3 jours GRATUITS pour rencontrer l'ame soeur !?De : Celia "Alors, Celia, on voit que tu débarques dans ma vie sans avoir lu ma bio. Sinon tu saurais que je suis hyper dépensière alors c'est po en écrivant "gratuits" en caractères 42 que tu vas m'attirer. Et, surtout, qu'un délai de trois jours pour trouver l'âme soeur, après 28 ans d'expérience de ma propre vie, je peux te dire, ça dépasse de loin tous les sujets les plus farfelus de science fiction. Là où elle peut m'intéresser, c'est qu'elle me propose de me concentrer sur les Européens de ma région en France, et là, me trouver un Européen qui vivrait à Tours quand je suis partie pour quelques années à l'autre bout du monde, ça sent le plan foireux dans lequel, en général, j'aime me rouler.Merci Celia.Rendez-vous dans 3 jours !

vendredi 13 juillet 2007

Hier j’ai reçu deux emails de recherche de voix et un de trouvage de clés. Le dernier, je sais pas s’il a été résolu mais j’y ai pas prêté trop attention, vu que mon porte-clés en arêtes de poisson (pas un collage de centre aéré, mais comme un poisson déjà mangé ) était là tout bien posé sur mon bel agenda de prof organisé.

Mais les emails de recherche de voix, ça m’a plus interpellée. J’aime bien l’idée. Autant le don de sang, je fais autant que je peux mais depuis qu’une infirmière nous avait sorti, à la fac : « si vous vous êtes mouchés ces trois derniers mois, on peut pas prendre le risque de donner votre sang à quelqu’un » en nous faisant des vilains gros yeux, moi qui suis connue pour faire comme les mamies, vivre été comme hiver avec un mouchoir dans ma manche, ça a réduit mes perspectives de don.
Il est possible, je le conçois bien, qu’elle nous ait menti, mais vous auriez vu l’infirmière, vous aussi vous y songeriez à deux fois. Que le don de voix, je vois po de risque. A priori, j’ai plein de choses qui foirent, le coté droit de moi-même est pourri. On m’a greffé un œil de taupe en guise d’œil droit, Carlos et Monica Bellucci, si je ferme l’œil gauche, c’est des jumeaux. L’oreille droite, j’entends mal, rien d’abominaffreux mais mal.
Me suis cassé le bras droit à 3 ans, j’ai menti au docteur qui me disait « mal – pas mal ? » en replaçant mon bras pour poser le plâtre, en me disant « si je dis que j’ai jamais mal, ptêt y va pas me mettre de plâtre », résultat j’ai eu un plâtre sur un bras mal replacé et j’ai le bras tordu, et ce parce que, m’étant cassé le pied droit à 1 an et demi, on m’avait collé un plâtre qui faisait presque mon poids (j’étais maigre, avec une grosse tête rousse, je sais pas pourquoi mes parents m’ont gardée, la pitié, peut-être) et j’avais pas aimé, donc voulu éviter. Raté.
Et pis j’ai la jambe droite plus longue que la gauche, là c’est vrai c’est du parti pris, je pourrais dire que c’est la gauche qui est plus petite et donc sauver mon côté droit, mais pas envie.Mais ma voix, ptêt pasque la voix, ça a pas de côté, ben elle est relativement pas pourrie. Mis à part quand je chante mais c’est résolu, je chante pu.

Donc je me suis dis que je pouvais contribuer et que ça valait la peine de lire en détail. Le premier mail j’ai été déçue : un bureau de traduction qui cherchait des locuteurs natifs pour faire des enregistrements de travail, mais critère requis : être un homme. Là, à part si je me chope une bonne crève de celles qui me valent, une fois par décennie, de faire passer Fanny Ardant pour un castra, ça va être chaud.Tant pis. Le deuxième : « recherche une voix française (je vis en NZ, hein, sinon ça serait louche de préciser) féminine (jusque là tout va bien) pour doubler la voix principale d’un film sur une légende maorie. Auditions non rémunérées, jeudi après-midi. Doublage : 90 dollars/heure »Ben dis donc, c’est que c’est sympathique ça.

Pis avec un démarrage aussi fulgurant que le mien pour ce qui est des cours de maori, je sens que j’ai déjà un lien assez intense avec la culture. En plus, ma vie est limite banale en ce moment, vraiment, si j’y mets pas un peu du mien, je risque de vivre normalement et je sais pas si je suis prête…Donc j’appelle, je tombe sur Hervé, un mec que je connais un peu, Wellington est petit comme un slip de poche, et hop, rdv jeudi à 15h30. J’en apprends un peu plus que c’est pour faire la voix off d’un documentaire sur les origines de Rotorua, région chauffée naturellement par des volcans, et que va y avoir quelques termes maoris dans le tas, mais que je stresse pas trop pour la prononciation.

Boh alors là. Je stressais un peu pour mon premier cours de maori, connais personne nia nia nia, ben quand je vois ce qu’il s’est passé, autant que j’arrête de m’en faire. Donc voilà. Le soir je raconte ça à mes colocs. Pour eux l’idée de base c’est que c’est sexy d’être française donc leur première idée de ce que je pouvais doubler, c’était des pubs de téléphone rose, forcément, le fait que parler français quand on est française ne soit pas aussi sexy que parler anglais quand on est français leur échappe un peu. Je savais moi-même pas trop ce en quoi consistait le documentaire (« j’aurais le script avant l’audition ? » « boh tu sais, ça va être simple » oui pis je suis bien bien calée en légende maorie, ça va aller tout seul, très seul) donc j’ai même pas tenté de contredire.

A vrai dire, la maison de production du documentaire est au dessus du club de strip-tease où bosse l’ex de mon coloc, alors pourquoi pas se spécialiser dans des pubs de cul quand on a tout le matos au rez-de-chaussée.Mais bon. Je verrais bien quand j’y serai.

Ça y est, j’y suis. En avance, tiens, comme d’hab si on me colle pas un changement d’heure fourbe, donc du coup le mec que je connais est po là. Une phrase que j’aurais jamais cru dire « Bonjour, je viens pour l’audition… » « ok, tu as le script ? » Ah. Je savais bien que y avait un script. « Non, j’ai eu que des entretiens téléphoniques hier » ça complique vachement pour faire passer des documents papier. « Bon ben tiens, tu as qu’à le lire en attendant Hervé ! » Eh bien Hervé, mon ami, prends ton temps.
Allez, je perds pas le mien, je prends mon petit crayon et hop, lecture, soulignage, repérage de ces ptits mots maoris, tout ça tout ça.Bon, alors, pouce, phrase d’entrée je bloque. Au téléphone, j’avais demandé s’il s’agissait bien d’une voix off, pas d’un doublage d’acteur, paske si j’ai jamais eu de dîner de travail avec Eddy Murphy ou Patrick Timsit, c’est pas que un hasard, c’est essentiellement parce qu’on fait po le même métier. Ok, je passe mes journées à parler sur tous les tons à mes étudiants, à leur lire des textes en mettant le ton histoire de récupérer ceux qui cuvent de la fête de la veille, mais quand il s’agit de leur montrer « L’âge de glace » en version français, je préfère faire le réglage dvd que doubler moi-même.« Nan, nan, t’inquiètes pas, c’est juste voix off, a po d’acteur, no soucy ». Ne croyez pas Ophelie.

Première phrase : « Maitrisé ? Ha ! vous plaisantez… Venez voir par ici ! Allez-y… »Ca ressemble à une voix off de documentaire ça ? Normalement, une voix off de documentaire, ça dit « La loutre chauve, petit animal très complexé, ne sort qu’à la tombée de la nuit les jours d’éclipse » avec un ton feutré pour pas réveiller les gens qui dorment devant leur télé à 2h du mat’. Ça c’est de la voix-off, mais ça n’interpelle pas ironiquement le téléspectateur avec éclat de rire à la clé !
Pfff… on ne se laisse pas abattre, on continue, trouver les mots maoris, c’est mon seul but.

Alors Aotearoa, facile, c’est le lexique de base, ça veut dire Nouvelle-Zélande, je le savais pas en arrivant, tout le monde a eu l’air poutré, mais maintenant je maîtrise. Te Awara, la tribu du coin, ok, ça va.
Mais.
Ngatoroirangi. Je cite « ne stresse pas pour la prononciation, ça va être facile ». Ca, selon les normes de qui c’est facile ? Bourrée je dis pas, mais là, à jeun, je freine un peu devant l’obstacle. Un souvenir d’une galère avec un chauffeur de taxi à qui je demandais de me conduire à Ngaio, n-g-a-yo, dans une incompréhension totale, m’a fait trouver que le g se prononce pas. Reste quand même Natoroirani. Facile. Bon, on parcourt le reste du texte, il est 4 fois dans le texte, ça me laisse soit des chances de progresser et d’avoir bon si on me laisse finir, soit 3 chances supplémentaires de me planter.

Oh ben un autre bien : paragraphe 18 : Whakarewarewa. Ca n’a l’air de rien, mais sachant que le r maori se roule, et que moi, sais po rouler les r, ben un mot comme ça, ça vous colle une gouttière de sueur dans le dos en deux temps trois mouvements. Oh tiens Hervé. Salut, na va ? ben oui, na va bien et toi ? Oh Ngatoroirangi et Whakarewarewa mis à part, ça roule.

Sur ce, le directeur de prod nous fait signe qu’on y va, donc on y va. Avant que je me mette à lire, sans savoir par quel bout prendre ma phrase d’entrée, y m’ont demandé si je voulais voir le film en question, le début, ben oui tiens justement le début, pour avoir une idée de ce qu’on attendait de moi… Pas contre…
Hop, générique. Et là, je rebloque. Ok, la personne qui s’agite en anglais dans l’écran porte quelque chose proche de la jupe et a les cheveux longs, mais qu’on ne me prenne pas pour un lapin de 6 semaines, cette personne est un homme. Et même un homme connu, Temuera Morrison.

Je suis sensée doubler cet homme ? Hmmm, sexy, en effet… Ne rien dire, ne pas sourire, le boulot n’est pas fait. « C’est bon tu te sens prête ? » A doubler un homme en utilisant des mots interminables dans une langue que je ne connais pas ? Oui, toujours !« Bon alors go ! »

Et c’est parti ! On tremble pas comme à son premier exposé de sixième, on suit po le texte avec son doigt et on fait comme si être un maori en jupe était une seconde nature. On lit… et on lit… et on lit encore… Quand est-ce que tu dis « Pouce ! » monsieur ?? Aïe aïe aïe, le grand plongeon de 21 syllabes approche, arrête-moi arrête-moi, non ? bon, on inspire à fond et on saute ! « Ngatoroirangi » « Yeeeeaaaaaaaaaaah ! » Wow ! tu es un petit producteur en taille mais tu as un « Yeah » à faire peur au Roi Lion. Ca veut dire quoi ? « ok, merci, alors est-ce qu’on a le courage de prendre une décision tout de suite ? » Heu, j’ai l’impression d’être à la Nouvelle Star et je sais pas encore si Manu Katché va me balancer une vanne qui déchire son short. « Eh ben moi je vote pour Anne !!! » « Ouais, aussi ! »

Donc là, c’est le moment où je dois mettre les mains façon cœur croisé et faire la même tête que si je retrouvais mes parents après 3 mois de prise d’otage ? En balbutiant « merci et j’adore ce que vous faites » ? On va s’arrêter à « merci ! » Pis on a fait tope-la, donc je peux poser la question qui me gratouille le bout des bois depuis le début : « et pourquoi vous avez choisi une voix de femme ? » « ah, ça c’est pasque jamais on aurait trouvé un homme qui pourrait doubler de manière naturelle quelqu’un avec le charisme (note pour moi-même, en anglais « pagne » doit se dire « charisme » ) de cet acteur, donc on s’est dit 'autant faire dans le grand contraste' tu vois ? »

Oui, ça je te confirme, de là où je suis, le contraste entre le grand maori des bois et le petit renne de jardin, il est bien dans ma face.

Donc voilà, c’est le deal, je suis la voix off officielle d’un chef de tribu maori. J’en sais maintenant un peu plus sur le film, c’est un film pour cinéma dynamique, avec les sièges qui bougent et tout, le vent dans tes cheveux, Ze attraction du musée de Rotorua. Tous les touristes français mesurant plus d’1m05, non enceintes, non cardiaques, et aimant se faire secouer l’arrière train par rangée de douze en se cultivant sur les volcans, vont entendre ma voix leur expliquer la vie et les croyances de mes ancêtres les maoris. J’adore.

J’adore aussi que mercredi qui vient, je vais enregistrer le texte dans les studios de Peter Jackson. Si vous savez po qui sait, m’en fous, je vous cause pu.

Pfff, même pas vrai, pasque si rien que l’audition ça vaut trois pages sur Word (ouais ouais), je parierais pas sur le calme absolument pendant une matinée de studio d’enregistrement. (Qu’est-ce que t’en sais, grognasse, t’y as jamais été ? Pas faux… mais quand même. Comme dirait Hélène Ségara, je ne cherche pas les [emmerdes], je m’y attends. (Elle dit pas exactement ça, cf. les [], mais j’ai eu cette phrase niaise comme une répartie d’Eve Angélie depuis deux jours dans la tête, j’espère m’en débarrasser comme ça, voilà, c’est pour vous).

lundi 9 juillet 2007

mon premier cours de maori

L’année dernière, même époque, je faisais russe (trop dur) et de japonais (po pu continuer parce que pas assez d’élèves pour le niveau 2), pis j’ai changé de boulot pour donner des cours du soir et par définition, les cours du soir, ça tombe relativement le soir. Eh ouais. Du coup, moins de temps, enfin de soirs, pour moi même suivre les cours du soir. Mais depuis peu, j’ai trouvé des cours qui payent 2 fois plus que mon ancien baril de cours que ça a pas été trop dur de décider de changer, même avec des étudiants qui essayent de vous faire culpabiliser comme quoi c’est po juste que vous les abandonniez, eux, que vous adorez, que pour des nouveaux étudiants que vous connaissez même po et que ça se trouve vous les aimerez pas et que tout le monde sera triste. Ouais. Alors là, autant le dire tout de suite, ayant un boulot qui me prend tout mon temps de tous mes jours de 9h à 17h, les heures supp’ que je fais avant 9h du mat’ et après 17h, c’est uniquement pour l’argent. Si en plus, y sont contents, c’est l’extase, mais boh, perso c’est la tirelire qui parle en premier.

Bref. Du coup, des cours deux fois plus payés égal 2 fois moins de cours a faire donc du temps libre en plus et je peux me repencher sur les cours du soir où je serais de l’autre côté du bureau.
Problème, mon soir de libre pour ça, c’est le lundi et aucune des 5 langues que j’ai déjà un peu appris tombe le lundi, faut y mettre de la mauvaise volonté quand même ! Donc faut faire rien ou un truc nouveau. Rien, bof, c’est l’hiver et ma maison n’est chauffée que autour de ma bouillotte, chui pas plus tentée que ça de prolonger les moments cul-gelé. Les trucs nouveaux du lundi : poterie, dieu merci la glaise est fournie, chant pour grands débutants, non j’ai pas encore surmonté l’interdiction formelle de chanter émise par mes parents depuis les longs trajets Picardie-Puy de Dôme vers mes 3 ans, divers ateliers sur Access et Excel, je suis prof, pas comptable ou statisticienne, les bases me suffisent, et puis portugais et maori.

Ceux qui me connaissent savent qu’il y a peu de choses qui me hérissent les bois plus que le jazz mais que le portugais en est une. Et que mon ex le plus balaise en écoute de sa copine est probablement celui qui m’a offert une copie (et en plus il est radin) de son CD de jazz brésilien. Y a que en l’emballant dans de la brandade de morue qu’il pouvait faire un meilleur score mais j’aurais pris ça pour de la provocation.
Donc portugais, non.

Reste maori. Et comme reste, c’est pas pire. Ca a avant tout le mérite d’être l’une des trois langues officielles de NZ (la troisième c’est la langue des signes, NDLR) bien plus que le russe et y a peu de chances que je trouve des cours de maori si je redéménage dans un autre pays. Donc comme ça, apprendre du maori, je pourrai cocher que c’est fait. Faut pas rêver, il est quasi hors de question que ça m’ouvre les portes de la communauté, ça, c’est du rêve plein pot, mais ça peut donner un petit aperçu de la culture locale.

Donc voilà, chui inscrite, premier cours lundi 9 juillet, 17h30. Aujourd’hui. A 17h25, j’étais bien dans la salle MZ10, j’avais trouvé mon ptit badge pour que tout le monde se regarde le sein gauche avec la bonne excuse de chercher le nom de son voisin, j’adore, et je farfouillais dans mon sac pour trouver un stylo, sous le regard narquois de mon voisin « ah ouais, c’est la première activité du cours, vider son sac à main devant tout le monde ? », tout ça parce que sur mon bureau s’alignaient crème pour les mains, passeport, brosse à dents (on se brosse les dents 3 fois par jour dans ma famille oui oui oui), surligneurs de toutes les couleurs, diverses bagues, dentifrice (ben sinon, ça compte que pour une demie fois le brossage de dents), deux cds, un tupperware (si je ne mangeais pas, j’aurais pas besoin de me brosser les dents) une clé usb et mes clés de maison. Si je faisais poterie, je sais pas où je rangerais mes devoirs ! Un cendrier en glaise, même en miettes, ça prend de la place. Bref. J’ai enfin sorti un stylo et j’ai eu droit à « so you’re not a total looser » par mon voisin Dean le rigolo, ben moi c’est Anne, enchantée…

Je sens que Dean va être un meneur.

Avec tout ça il est 17h35 et pas de prof. Po grave, on a du thé, du café, on papote, c’est pas totalement insurmontable. 17h45 c’est un peu bizarre, quand même, 15 minutes de retard le premier cours sur un cours de deux heures… Ca commence à s’agiter dans les rangs, on se raconte ce qu’on fait dans la vie, et hop, quelqu’un propose que je fasse un cours de français en attendant qu’on arrive. Et ben moi je propose qu’on cherche une autre idée.
A 18h, on a commencé à se douter que c’était peine perdue et la ça a donné lieu à des phrases, hmm, inattendues ? « J’espère au moins qu’il a eu un accident, dis donc ! » Pourquoi ? Si c’est pas le cas, tu vas lui péter la gueule toi-même ? Nan mais ça va pas hé !!

Là-dessus, Dean, le meneur, je l’avais bien senti, a suggéré que chacun se présente à tour de rôle sur le pourquoi du comment on a décidé de s’inscrire au cours, puis il a rempli la feuille de présence (si on assiste à 80% des cours, on a un diplôme…) et pis sur ce, on s’est dit au revoir et à la semaine prochaine. Donc je suis arrivée dans ce cours en sachant seulement dire kia ora, bonjour, et je repars avec le même savoir. A la limite, parfois, après un cours, on en sait moins qu’avant, ben déjà, le prof, il a réussi à dépasser ce stade, sans même venir faire cours. C’est pas mal !!! Mais j’en connais qui feront bien de rougir si jamais le prof arrive avec des béquilles au prochain cours…

lundi 2 juillet 2007

Après Scott, je sais pas pourquoi, ça a dû déclenché un effet de mode, du coup, ça a été à qui trouverait un moyen de me réveiller, ou de rentrer dans ma chambre en pleine nuit, l’un ou l’autre ont l’effet immédiat de transformer le petit renne en sœur cadette de Monsieur Ulk, et un renne framboise qui vire au vert, c’est pas beau. Donc suite à Scott, Jymi a marqué le premier point, un soir de semaine où je m’étais couchée de bonne heure pour cause de cours à 7h du mat’ (oui, y a des gens qui payent pour que je leur fasse cours à 7h du mat' ). A une heure du matin, avec seulement 4h30 de sommeil devant moi, j’ai un peu bloqué sur la musique techno dans le salon, mais avec ma coupe de cheveux à la Ferrari (le casque de Formule 1, pas Lolo) due à l’oreiller et pis mon pyj’ des plus sexy, moyennement tentée par une visite au premier étage pour demander de baisser le son, j’ai envoyé un sms à mon coloc pour dire que si ça continuait, ce serait bien que ça cesse. Ni une ni deux, musique coupée, rassemblement des copains avec qui il écoutait la musique et pouf pouf y partent en ville.

Sauf que sur le chemin de la sortie, pour aller en ville, y a ma chambre. Enfin, juste la porte, et encore, bien rangée le long du mur, hein, elle barre pas le passage, on peut techniquement très facilement sortir de la maison sans passer par ma chambre. Enfin, je croyais. J’ai entendu une cavalcade dans les escaliers, et toc toc toc, tu dors ? Ben si je te réponds oui, alors que je viens de te texter, tu vas te dire à juste titre que je me fous de ta gueule, ce qui n’est pas le cas, donc « non non ». « Désolé pour la musique, hein, mais là on va en ville donc dors bien. Au fait t’es toute seule là ? » (tout ça à travers la porte fermée) Naaaan, t’as pas vu aux infos, on est 200 là, on a organisé une chasse au gnou indoor, c’est hyper rare. « oui, je suis seule, allez, bonne soirée les gars ! » « Mais ouais c’est ça, tu veux faire croire ça à qui ?? » et allez, hop, un Jymi dans l’encadrement de la porte qui vérifie que y a pas quelqu’un avec moi. Eh ben top la classe. Tu faisais ça hier, je pense qu’Alix aurait moyennement aimé, et Alix, dans la vie, il opère des ours et soigne des éléphants, donc les gros bestiaux, y sait s’en occuper.

Le lendemain, j’avais un petit mot d’excuse, tu comprends on avait bu, ouais ben non en fait je comprends pa s, mais on va dire que les excuses sont un bon début. Depuis, c’est rentré dans l’ordre, ça frappe souvent à la porte mais ça rentre pas si je dis pas oui. Donc Lee et Jymi, c’est réglé, il me restait Gareth. Gareth a l’esprit de compétition donc forcément je pouvais m’attendre à ce qu’il relève le défi. Réussi.

Il a déjà un gain de point constant avec une copine à lui qui s’est fait installer au montage une voix de poissonnière (c’est une image, bien sûr, ne vous agacez pas si vous êtes du métier, mais si Iélosubmarine, la femme d’Ordralfabétix, le poissonnier d’Astérix, avait été aphone, ça se saurait). Cette fille peut être dans n’importe quelle pièce de la maison, on ne rate pas un mot de sa conversation. C’est pratique quand la conversation vous intéresse, mais la nuit, en semaine, aucune conversation ne m’intéresse passé minuit. Et quitte à révéler ma face de renne dédaigneux, il se trouve que la conversation de cette fille ne m’a jamais intéressée, en partie parce que son métier étant strip-teaseuse, ses discussions sont boulot et bar, et je n’ai rien à répondre à tout ce qu’elle dit, au-delà du fait que je m’en contrefous.

Elle, depuis qu’elle a rencontré un mec « à moi » qui lui a plu, est toute charmante et collante, mais vraiment, même en creusant profond, à part « ta gueule », je ne trouve rien à dire. Je vous l’accorde, Panzani avait raison, c’est méchant, un renne. (Wow, en écrivant Panzani, je réalise avec surprise que ça fait partie du dictionnaire word) (et maintenant je réalise avec honte que je viens implicitement de reconnaître que j’avais fait une faute à Panzani) Mais gagner dans la régularité a parfois moins d’éclat que gagner le point le plus stupéfiant, donc Gareth a cherché à diversifier ses techniques. Et là, il a eu l’aide de Sveta. Sveta est une Russe que Gareth a rencontré un vendredi soir, et dont la phrase d’accroche est « je ne porte pas de sous-vêtement ». C’est bien, si votre rencontre porte ses fruits, elle s’entendra bien avec la strip-teaseuse.

Donc Gareth, logiquement je pense, a voulu vérifier les propos de Sveta et l’a ramenée à la maison. Je ne sais pas combien de temps il a mis à la décider, mais je peux vous dire qu’ils sont rentrés à la maison quelques minutes avant 4h26 du matin. 4h26 du matin, c’est l’heure à laquelle Sveta a déboulé dans ma chambre, hé les gars arrêtez, ca devient une habitude, là !, parce qu’elle cherchait la salle de bain. Alors, vous êtes jamais venus chez moi, vous connaissez pas la configuration de l’appart, manifestement Sveta non plus mais quand même. Je vais pas vous faire un croquis mais je suis sûre que rien qu’avec des phrases vous allez comprendre pourquoi pour moi, Sveta, en français, ça veut dire la tourte.

Dans notre maison, au rez-de-chaussée, y a 4 pièces. La chambre de Gareth, la mienne, un bureau et la salle de bain. Mise en situation : Sveta est dans la chambre de Gareth. Elle veut aller dans la salle de bain. Donc elle est rusée, elle sort de la chambre. Sveta est bien embêtée, elle ne sait pas où est la salle de bain. Elle arrive dans un couloir. Avec 3 portes. Deux portes sont ouvertes, une est fermée. Et ben dans le doute, la tourte, elle va dans la seule pièce fermée ! Soit, une salle de bain, ça se ferme, mais si je sais pas où aller, dans une maison, au milieu de la nuit, (petit rappel : dans une maison, au milieu de la nuit, il y a des gens qui dorment dans des chambres la porte fermée) je commence à coup sûr par regarder dans les pièces ouvertes. Et Sveta est une tourte avec option avancée, donc après m’avoir réveillée, au lieu de se barrer, vite fait, elle reste plantée là comme … une tourte, j’ai beau chercher, y a que ça qui me vient pour parler d’elle, à me dire sans relâche qu’elle est désolée.
Le lendemain, j’avais bateau, donc j’ai raté un autre beau moment de la tourte. Elle descendait les escaliers, et elle a tourné la tête vers le haut de l’escalier pour dire au revoir aux autres colocs et là, pouf la tourte, elle a raté la marche et fini la descente sur les genoux.

Une semaine plus tard, n’ayant pas eu de nouvelles de Gareth, elle en a conclu qu’il était fou d’elle, et elle s’est tapé les 6kms a pied depuis l’autre bout de la ville, là où elle vit (elle s’est donné la peine d’expliquer à Gareth où est sa maison pour qu’il puisse passer la voir, il ne vient pas et elle revient à la charge, qu’on me dise pas que y a pas du gène de tourte là-dedans) pour venir voir si Gareth était à la maison. Non, il est au travail. « Ah, je peux l’attendre ici ? » Euuuuuuuh non paske je suis toute seule ici, Gareth rentre pas avant 17h, il est 10h, je sens que j’aurai pas la patience. « Ben tu peux me donner son numéro, je vais l’appeler pour dire que je suis passée ». Fais-moi confiance, je vais lui dire moi-même… Si t’as pas son numéro après une nuit ici, pas sûre que ce soit qu’un acte manqué… « ok je peux te laisser mon numéro pour si Gareth veut me revoir. » Oh ben oui, pas de problème, ça je vais transmettre, si y t’appelle pas, imagine pas que c’e st paske j’ai oublié de lui donner. Pour compléter le tableau, aussi, faut dire qu’elle a pas su me dire qui elle venait voir, hein, elle a juste pu me dire que c’était un mec avec des dreadlocks qui habitait ici et qu’elle était la fille qui était rentrer dans ma chambre le weekend d’avant.

Ca m’a presque attendri de voir qu’elle s’était fait 6 bornes pour retrouver un mec dont elle ne sait pas le nom.

Ca c’était y a 3 semaines, depuis on a eu Jules qui a emménagé et qui lui n’a pas encore trouvé le moyen de me réveiller vers les 4h du matin mais faut dire aussi qu’il a les mêmes horaires que moi, quand on se lève à 5h30, généralement à 4h on dort. Et pis en plus, il a pas l’esprit de compétition. Moi ça m’arrange.

jeudi 28 juin 2007

Mon chat trop une star


Mon chat c'est trop une star. J'ai des photos en ligne sur Flickr.com, http://www.flickr.com/photos/petitrenneframboise/ (chui nulle, je sais po faire des jolis liens qu'on peut cacher l'adresse sous un joli nom où y a qu'à cliquer !) et dessus, forcément, y a à peu près tous mes amis de zoo, les paysages de comment c'est trop beau ici, ma trogne de renne aussi piske mon popa et ma moman veulent voir leur rejeton pousser meme loin d'eux, etc, et y a aussi mon chat. Pomme. Et ben allez savoir pourquoi, mais alors que j'ai des photos de kauris, les arbres de Nouvelle-Zélande que c'est les plus hauts du monde de la terre, de plages que les cinéastes choisissent pour leur dramatisme comme dans la Leçon de Piano et j'en passe et des meilleures, les deux photos qui ont eues le plus de visiteurs et haut la main, chapeau le chat, ce sont : Pomme qui joue





et Pomme qui fait la morte pour pas avoir à aller chercher la souris elle-même, trop d'efforts, trop dur.




Bon, pour lui rendre justice, quelque part, Pomme ne fait maintenant plus semblant de faire la morte, tellement bien entrainée, elle est morte en mars donc boh tant mieux si elle a du succès, mais quand même, comme dirait Raphaël Poulain, le papa d'Amélie, "je ne comprends pas".

les amis de mes amis sont aussi mes amis

La colocation, je trouve ça bien sympa. C’est vrai, c’est plutôt cool, on paye trois fois rien et on vit dans une maison de deux étages au bord de la mer, vue imprenable, etc, et si vous avez du bol, comme moi, on vous livre des copains avec l’appart et les meubles. Ouais.

En plus de la vue d’enfer et des deux canapés en suédine chocolat, très raccord avec les murs en bois, jusqu'à il y a trois semaines, mon appart incluait Lee, Jymi et Gareth, respectivement 30, 29 et 27 ans, moi 28 ça fait un beau tir groupé.
Depuis, Lee est parti, on a récupéré Jules, 27 ans, ca casse un peu l’harmonie mais du haut de ses 2m02, il est très sympathique. Là où ça devient double-pari, c’est avec les amis des copains qu’on vous livre avec les meubles. Dans cette catégorie là, le Bois d’Or du petit renne revient à Lee, qui m’a dégoté mon ami préféré. Tellement mon préféré que je me souviens plus de son nom, y a qu’a l’appeler Scott, c’est court, pratique et j’en connais po d’autre, risque pas de confondre.

Alors, le contexte, c’est Lee qui est le coloc le plus gentil du monde de ma maison, toujours la pour aider et qui ne voit le mal nulle part. C’est même lui qui a tenu à me rassurer un jour ou on regardait un film avec une pauv’cruche blonde (respect aux blondes, mais le fait est, là dans le film c’était une blonde) qui pensait avoir rencontré son futur mari la veille dans un club de strip-tease pendant que lui se demandait ce qui avait bien pu se passer la veille et proposait mielleusement d’aller chercher le ptit-déj’ à la boulangerie pour filer en douce. Lee m’a assuré que tous les hommes étaient pas comme ça… alors que je me disais que, mis à part le club de strip-tease, encore que, ma vie était pour une fois plus proche de l’homme que de la femme. Lee est adorable, il a la clé de chez les Bisounours, c’est ressourçant.
Bref.

Gentil comme ça, Lee a bien sûr accepté d’héberger pour la nuit Scott, copain de fac rentré de Corée pour un entretien d’embauche, sais même pas si y a une once de vérité là-dedans. Le Scott a donc débarqué, sans sac de couchage mais avec plein de bières, meilleures amies du Kiwi en weekend, et c’est parti pour la soirée. Je les ai regardés se bourrer la gueule bien consciencieusement à coups de jeux à boire « c’est facile, on met tous les deux not’doigt sur le bord du verre et après on l’enlève si on veut mais faut dire combien on pense que y aura encore de doigts après et si on a faux on boit le verre » Oui c’est facile, en effet. Et pourquoi vous avez un autre verre chacun ? « oh ben c’est pour si jamais c’est toujours l’autre qui perd, faut bien qu’on boive quand même… » Ben oui, chui con.

Autant dire que ça a pas mis longtemps à avoir deux ptits gars bourrés sur le canapé et bien entendu, avec un certain seuil d’alcool atteint, immanquablement, le Kiwi ne trouve pas de meilleure idée que « d’aller voir ce qui se passe en ville ». Voui. Mais en taxi, hein, quand même, y sont pas cons, juste bourrés. Donc voilà, une tite virée de 2 heures en ville, qui permet de vérifier que tous les bars affichant fièrement que les consommateurs ivres ne seront pas servis sont des gros menteurs, et retour a la maison. Les 2 heures m’avaient laissé le temps de m’endormir, et assez profondément pour pas les entendre rentrer. Et pour pas entendre non plus, vers 4h du matin, tambouriner à ma porte de chambre.

J’ai commencé à entendre que quelqu’un m’appelait, ce qui m’a réveillée en sursaut et m’a fait prononcé un Grmpf très gutural, version ensommeillée de « M’enfin, qui c’est et qu’est-ce que tu fous derrière ma porte de chambre à 4h du mat’ ? ». Manifestement, le Scott parle le Grmpf couramment, et a donc enchainé « C’est Scott, je peux rentrer ? » Warf. Ben voyons… je réfléchis… « Non ». Et hop, ni une ni deux, la porte s’ouvre et un Scott aux yeux bourrés me demande ce que je suis en train de faire. « En train d’halluciner sur une espèce de petit con blondinet qui comprend pas le mot non » aurait été la bonne réponse, mais j’ai triché, j’ai dit « je dors ». Scott n’a heureusement pas réalisé que c’était faux puisque je lui parlais, et a continué « je peux venir dans ton lit ? » Et pourquoi pas tous se mettre à poil et aller danser dans l’église d’à côté ? Après tout, on a les clefs ! Non mais eh oh ! « Nan tu peux pas ! » (oui, ayant constaté que mon précédent non avait po eu d’effet, je préfère désormais développer l’idée quand je dis non). « Ah… c’est paske Lee dort, moi je suis tout seul dans le salon et je m’ennuie » « oui ben figure-toi que moi aussi je dormais, alors va voir Lee si y veut bien que tu viennes dans son lit si tu t’ennuies, mais moi c’est non, niet, nada, nein » Je connais pas non en coréen mais si y faut, je vais apprendre, hein, si y a que ça qui te parle !

Bon, je sais pas lequel non il a compris, mais j’ai réussi à le virer de la chambre et je l’ai entendu remonter au salon, mais je vous cacherai pas, j’ai pas réussi à me rendormir tout de suite, pas comme si un mec bourré quasi-inconnu venait juste de débarquer dans ma chambre pendant que tout le monde (même moi) pionçait comme des sonneurs. Trois heures plus tard, j’ai entendu que ça ouvrait la baie vitrée et marchait un peu partout rapidement dans le salon, boh après tout, ptêt que Scott s’est mis à jouer à la marelle pour s’occuper en attendant l’heure du petit déj, j’en ai rien à carrer, je refuse déjà de faire les cours de français pour les « toupeti » à mon école, c’est pas pour faire baby-sitting le weekend. J’admire la fibre maternelle très sincèrement mais j’ai pas trouvé la mienne, surtout une qui serait stimulée par des épaves chavirées dans l’alcool.

Ben non, en fait, Scott jouait pas à la marelle, non, je sais pas si c’est l’alcool ou la contrariété mais à la place, il a décidé de vomir sur un de nos super canapés chocolat, pis de remords, après tout, ce sont les canapés de son pote Lee, il a couru partout dans la maison pour chercher de quoi nettoyer, il a trouvé que la serviette de plage de Jymi, miam, et pis ensuite, puisque une situation normale en appelle une autre, il a pris ses affaires et s’est barré en voiture. Nous on a juste trouvé une auréole sur un coussin du canapé et une serviette qui pue en train de sécher sur le balcon. Le Scott, depuis, on a eu aucune nouvelle et heu, perso, je trouve ça très bien comme ça.

mardi 17 avril 2007

ma nouvelle vie

Je profite des vacances universitaires pour donner des news, parce que ici, système anglosaxon oblige, les étudiants/élèves sont en vacances mais les profs sont tenus d’être au bureau le même nombre d’heures que d’habitude, donc 28 heures de présence pour mes bois de renne et moi, et après avoir préparé les cours que je donne à l'école de langue, ben y me reste du temps libre, pas si fréquent ces derniers temps… Donc si vous aviez pas suivi, là vous avez peut-être un brin d’indice comme quoi je ne bosse plus au même endroit après 19 mois de service, dont un dernier mois à cumuler 3 jobs, que j’ai pas du tout mais alors pas du tout aimé. Je suis manifestement pas prête à travailler 55h par semaine dont 24 heures de cours. Faut tester pour être sure, j’ai testé, je suis sure. C’est mon dernier mot, JP.

La fac, c’est pas mal, j’ai mon bureau où je peux dormir dedans, critère non négligeable dans l’appréciation des locaux, j’ai déjà essayé plusieurs fois, c’est relativement confortable. Côté étudiants, ça va aussi, sans surprise, pas grand-chose à voir avec une fac française, ici c’est pas une tare de parler à un prof, on se tutoie et on s’appelle par les prénoms, à la kiwi, relax. Tellement à l’aise qu’une étudiante qui devait avoir des soucis personnels et qui a éclaté en sanglots au milieu de mon cours a pas eu envie de sortir de la classe. Pas faute d’avoir essayé de l’éjecter. Chui po un renne sans cœur, mais bon, je fais français, pas piscine.

A l'école de langue, ma foi, pas pire non plus, je suis en train de devenir la prof du matin pour les gens qui veulent apprendre le français avant d’aller bosser, donc de 7 à 8h le matin. Lever à 5h30, j’avoue que je commence tout juste à m’y faire après 10 semaines, mais c’est probablement parce que ce trimestre-ci, je suis une prof du matin z’et du soir, et ben deuxième chapitre de « Anne au travail », qui devrait surpasser les ventes de « Martine à la ferme » en librairie, j’aime pas travailler de 7h à 20h. Le mercredi, par exemple, j’ai 8 heures de cours entre 7h et 20h, eh ben non y a pas, j’aime pas. Ca devrait s’arranger un peu dès la semaine prochaine avec suppression des cours du soir et encore plus dans 7 semaines avec pu du tout de cours le vendredi jusqu’à fin novembre, chui plutôt contente.

Je me plains pas, ces heures supp me permettent de me laisser aller à des achats spontanés de chaussures, je peux rechausser le Lichtenstein à moi toute seule, et à faire du bateau tous les weekends, ce qui n’est pas cher en soi, mis à part que ça se finit immanquablement au bar du club de voile à payer chacun sa tournée, puis en barbecue avec cagnotte collective. Mon dieu que la vie est dure… En parlant de bateau, donc, je continue.

Y a pas, dans une eau ou il n’est pas rare de croiser des pingouins et des orques, pas les animaux les plus tropicaux du zoo, la voile c’est plus accessible que la plongée ! Pour ceux qui sont pas encore surs, oui la Nouvelle-Zelande est bien dans le Pacifique, mais non, le Pacifique, c’est pas que de l’eau chaude. Et Wellington est LA ville oubliée du réchauffement climatique. Ca a ses avantages pour sur, mais ça incite aussi à la pousse des poils. D’ailleurs, en les faisant bien pousser, ils cacheraient peut-être mes bleus. La voile n’aura aucunement participé à l’amélioration de mon système veineux ! Je viens encore de faire une régate ce weekend, sur 4 jours, 13 courses, une trentaine de bleus sur les genoux et les tibias. « Achète-toi des genouillères » me dit-on.

Ah mais j’avais pris les devants, je les ai achetées, mes genouillères, mais le skipper du bateau sur lequel je navigue habituellement n’avait pas manqué de remarquer mon sens de l’équilibre pour le moins incertain et m’avait filé un job où on peut se cogner les bras mais pas les jambes, et j’avais, dans un élan de générosité, proposé mes genouillères à ma copine Elaine. Et ce weekend, changement de skipper, changement de rôle, je suis devenue le mât et la proue (2 en 1, le renne) au lieu d’être le piano (pas le truc avec des touches et qui fait du bruit, des fois harmonieusement, non, le piano du bateau avec des cordes que je dois tirer ou relacher au fur et à mesure des manœuvres en cours sur le bateau).

Eh ben être un mât, ça fait mal aux genoux. Et être une proue, ça fait normalement pas trop mal, sauf que si c’est vrai que les moustaches des chats leur servent à évaluer leur taille par rapport aux obstacles, ben je voudrais bien avoir les mêmes moustaches, paske j’évalue manifestement assez mal ma taille par rapport au tangon, le bras en métal qui supporte le spinnaker, la voile qui déguise un bateau en montgolfière vu de devant.

Anne – le tangon, deux confrontations, le tangon vainqueur de chaque rencontre.

Quand je faisais pas le mât, j’aidais Matt à régler la tension de la voile dont il s’occupait. Là j’ai testé la rencontre main versus poignée de winch. Vu que 4 jours plus tard, je ne peux toujours pas me servir de mon pouce gauche et qu’un tiers de ma main est endolori, je pense que c’est la poignée qui a gagné. Ligaments du pouce étirés. J’avais eu les ligaments de la cheville déchirés en novembre, pas de raison que je laisse les autres ligaments à la traine. « Pis de toute façon, t’as d’autres doigts et une autre main ». Effectivement. Ca, c’était seulement pour ce weekend, celui d’avant, Jamie, un visiteur sur le bateau, m’avait assommée deux fois à coups de coude, tout affairé qu’il était à ne pas faire ce qu’on lui demandait, il ne s’est rendu compte de rien, moi par contre, ça m’a frappée.

Pourtant, je m’étais chargée 2 jours avant de ma propre défiguration, avec un cocard bien fait à l’œil gauche. Non mes colocs ne me battent pas, non je ne me suis pas fightée à la sortie d’un bar, non je suis simplement du genre à assortir mes boucles d’oreilles à mes fringues, nan mais quelle pouffe, et étant maladroite, comme précédemment expliqué, je fais régulièrement du lâcher de boucle d’oreille, mes heures d’entrainement coïncidant généralement avec les jours où je suis en retard. Donc ce jour-là n’a pas échappé à la règle, j’ai lâché ma boucle et je me suis précipité pour la rattraper, mais là encore, il m’aurait bien fallu un kit de moustaches pour chat, j’aurais alors su que le tiroir de ma commode était sur le chemin et je me serais peut-être pas précipité la tête la première dedans. C’est con un renne.

Comme a dit un copain « eh ben maintenant tu penseras à fermer tes tiroirs ». Pas faux. Une semaine avec un cocard, ça, c’est fait. Dans 24 heures, je repars en bateau pour deux jours et demi, avec nuits sur le bateau, cette fois-ci, dans une zone réputée des plus belles et des plus calmes, alors je sens bien une marée noire ou une tempête, mais tant pis, c’est prévu, j’y vais.

mardi 16 janvier 2007

ma date de peremption

Je me périme le 16 janvier 2009. Gentiment, ils ont pas écrit « péremption », mais « validité », mais le monsieur a bien dit « après le 16 janvier 2009, vous êtes pu bonne ». Et ben on pourra pas dire qu’on savait pas.

Paske j’ai un nouveau travail et que je vis à Kiwiland, il me faut un nouveau visa. Enfin, techniquement, comme je vis déjà dans le dedans de Kiwiland, ça s’appelle pu un visa mais un permis. Et comme ça a pris du temps à mes futurs patrons de dans un mois de me recruter parce que avec mon travail de maintenant, je les avais fait partir en France, ce qui n’est pas pratique pour les entretiens d’embauche mais n’a rien à voir avec un pot de vin, je tiens à vous rassurer, ça m’a pris du temps de démissionner de mon travail de maintenant, ce qui fait que tout février, je vais avoir mon travail de maintenant et mon travail de après et les bonnes nouvelles n’arrivant jamais seules, je sais pas, l’info a dû circuler comme quoi j’étais recrutable, et je me retrouve avec une offre d’emploi, donc 3 jobs de front.
Moi qui suis sortie avec plusieurs chômeurs déprimés, en essayant de les motiver, j’imagine que j’ai là la preuve que ça peut marcher…

Bref. Il me faut donc mon nouveau permis. Donc pour ça, il y a un mois, je suis allée à l’immigration que je soupçonne, à juste titre ou non, d’être bien différente des services d’immigration en France :
- Bonjour, je voudrais un dossier de demande de permis de travail
- Ouais, c’est pour faire quoi ? (jusque là, la ressemblance est encore possible)
- Prof à la fac
- Oh trop cool, tu dois être contente ! Et tu vas être prof de quoi ?
- Heu… (je peux avoir mon dossier … ?) de français…
- Génial ça, j’ai une copine qui voulait faire du français, à la fac, elle savait pas trop, mais je vais lui dire, y a des profs jeunes et tout.
- (merci de m’avoir identifiée comme jeune…) ouais c’est génial mais comme j’ai encore un travail (d’ailleurs je bosse là, si jamais tu pouvais me le donner, ce dossier…), je sais pas comment ça va se passer pour travailler aux deux endroits !
- Ouais mais avec une opportunité comme ça, hein, l’essentiel c’est de foncer !

Je sais pas, je l’ai sentie plus ouverte que ce que j’ai pu entendre sur les mêmes démarches en France, mais ne l’ayant jamais vécu en vrai, je n’affirmerai rien…

Donc j’ai pris mon dossier avec la liste des choses à joindre au dossier, qu’ils l’écrivent sur un post-it, ici, ça a son style, ça fait moins peur, ptêt même qu’un jour où il n’y a pas trop de monde, la dame elle met des cœurs ou des ronds sur les i. Soyons fous.

J’ai fait ma liste à la fac pour les choses qu’ils devaient me fournir, la preuve qu’ils ont fait la pub de l’offre d’emploi, mon salaire (tiens, bonne idée, ça m’intéresse aussi) et pis une lettre qui me compare aux autres candidats pour dire que je suis trop la plus forte. Ca j’avais jamais vu encore mais du coup j’ai une lettre avec la liste des candidats et les raisons du choix.

Donc ça m’a pris un mois mais j’ai tout eu, j’ai fait traduire mes diplômes, mon extrait de casier judiciaire, fait tooooooooooooous mes examens médicaux, moi je vois un cercle de la taille d’une cannette de coca au milieu sur la radio de mes poumons mais apparemment ça n’interpelle que moi, tant mieux. J’ai dû boire trop vite.

Et aujourd’hui, je suis allée une nouvelle fois à l’immigration, oh ben j’aimerais y aller plus souvent ! A fait la queue 5 minutes, a vérifié tous les papiers tous avec la même gentille fille que la dernière fois, j’ai eu tous les bons points, ok alors je peux m’en aller, vous me l’envoyez bientôt ? « Roooh ben si vous avez 1h, on vous le fait tout de suite ». Bon, la semaine dernière, j’ai quitté le travail une heure de plus en leur expliquant que le vent s’était levé et que donc j’allais faie du bateau, là, c’est plus sérieux, y devraient comprendre aussi…
1h se passe et rien. Enfin si, plein de choses, les personnes arrivées après moi sont appelées avant, un gamin absolument insupportable a tout mis par terre et craché son repas sur sa grand-mère sous l’œil admiratif de toute la famille, plein de trucs palpitants, mais concernant mon permis de travail, rien. Allez, on attend 1h de plus, ça peut encore passer…

Non, rien. Je vais y aller … « Oh non, partez pas maintenant, ça va pu être long » Oui mais la dernière fois que tu m’as dit un truc de ce genre, j’ai du attendre 2 heures. Et ben bingo, 2 heures plus tard, sans AUCUNE revue dans les parages, que j’en étais presque à pleurer d’ennui, quelqu’un a enfin prononcé le sésame : « number 62 » ! oooooooouuuuuuuuuui !! sikstitou, c’est moi. C’est mon nombre préféré là tout de suite maintenant.

« Bonjour, installez vous, comment ça va bien ? » Ah.. ça va moyennement bien vu que je viens de zapper quatre heures de taf à attendre au lieu d’une, mais bon…. « Désolé pour l’attente, on est jamais aussi occupés le matin normalement ! » Mais ça c’est paske normalement, je viens pas, paske sinon tu saurais que j’ai la poisse et tu trouverais ça bien normal ! Normalement.

Déjà, pour ma prise de sang, ils m’avaient fait le coup : c’est sans rdv, vous donnez votre feuille de prise de sang des services de l’immigration et la dame la prend, la pose après la dernière arrivée avant vous et vous dit « allez vous asseoir, on vous appelera ». Ben pour moi, la dame, elle a fait ça sauf que la feuille, elle me l’a rendue. Que quand j’ai dit « mais ??? » le regard plein de points d’interrogation, elle m’a dit « allez, vous en faites po ».
Si, je m’en fais ! Paske « on vous rappelera » « mais vous avez pas mon numéro » « ben on vous appelera pour vous le demander » ça me fait rire quand c’est mon copain Pierre qui s’en sert pour se débarasser des gens, mais qu’un labo d’analyses me fasse ça, ça m’attriste. M’enfin, j’ai eu la dame à l’usure et elle avait fini par la prendre, ma foutue feuille ! Alors, tout ce qui est normal, je n’y crois plus.

Bref. Ce mossieu était bien gentil et compétent, tellement que sa collègue me l’a subtilisé pask’elle arrivait pas a faire son travail. Mais vous me le rendez hein, je vous préviens, après 4h d’attente totalement pas prévues, je suis un peu émotive, je pourrais faire ou dire n’importe quoi.

C’est bien, elle me l’a rendu. Et donc en deux temps trois mouvements, il m’a fait mon permis, m’a pris mes ptits dollars et a donc asséné la vérité du début : « après le 16 janvier 2009, vous êtes pu bonne ».

Dur.