mardi 25 mars 2008

moi aussi et ... la marche à pied

Eh ben j’avais fait un bon redémarrage et pan, dans la première ligne droite, raté, l’effondrement, j’ai re-pas écrit pendant des lustres. Ouais, trop dur.
En même temps, pour une fois, j’ai une excuse qu’est trop bien : c’est pour les ptits nenfants pauvres que j’écris pas. Non pas que mes écrits (j’me la pète) aient quelque conséquence que ce soit sur les ptits nenfants pauvres, mais aussi idiot que ça paraisse, ma marche de 100km c’était pas une blague.
Je sais que quasiment tout le monde sait marcher, et que même moi qui ai un sens de l’équilibre qui défie à peu près toute concurrence, mettre un pied devant l’autre, je sais faire.
Mais quand même, 100 bornes, faut s’entrainer.

Et pour s’entrainer à marcher, ben y faut marcher.

Alors ça on a marché. Partout. Wellington je connais trop par cœur. Si si. Quand vous en venez à pouvoir décrire en quasi-continu un chemin de rando de 16 km, c’est que vous connaissez bien les lieux, oui oui oui. On a découvert des endroits charmants, un bon repérage de où enterrer un cadavre dans des m² de forêt dense, qu’un ptit renne y retrouverait pas ses sabots, on est incollables sur les épiceries dans les coins paumés pour les ravitaillements en eau et alors on vous dresse en deux temps la carte d’état-major des sanisettes de la région.

Donc ouais depuis mon déménagement, je vis en chaussures de rando et j’évolue d’épicerie en sanisette, ma photo figure à la rubrique « glamour » dans n’importe quel bon dico. Mes chaussures de rando, j’ai bien fait comme tout le monde m’a dit, j’ai pris confortable. Confortable, en langage de chaussures, ça veut dire moche. Oui ok, j’en aurais rien à foutre d’être physiquement apparentée à Bonhomme Michelin au bout de 100km du moment que je survis, mais n’empêche, en attendant d’être en délire de fatigue dans mes pompes de cosmonaute, je me rends bien compte que je suis ridicule. « Mais t’as pas trop chaud en pantalon ? Tu veux pas te mettre en short ? » Nan t’es gentil, j’ai pas trop chaud nan. J’ai des genoux, on dirait des sculptures de César, alors nan c’est bon les pompes à Michelin et les genoux de Gremlins, je vais éviter de faire compilation.

Oui je suis une fille superficielle. Eh c’est bon hein, je vais me cogner 100 km pour lutter contre la pauvreté, je peux bien être coquette deux secondes.

La première marche qu’on a faite, ça m’a confirmé que j’aimais pas la marche à pied. Oui ben mieux vaut tard que jamais mais de toute façon j’aurais eu 100km pour m’en apercevoir. C’est vrai que je fais partie des gens que ça gonfle un chouia de monter pendant une plombe, « mais si, Anne, tu vas voir on a une belle vue » Ben p*tain, ouais, vaut mieux que la vue soit belle !, pour tout redévaler dans les 5 minutes qui suivent et pire !! ré-entamer une montée tout aussi haute aussi sec. Pourquoi les randonnées ne sont pas plates ? Enfin ??? C’est quoi ce mépris du bon sens ? Genre le champ y fait 26 340 hectares, y a une seule colline dedans, qu’y faut faire un détour pour passer dessus, ben tu peux être sûr, le gars qui fait les plans, le chemin il passe pile sur la colline. Trop simple. Des fois, je soupçonne que ce soit pas que le hasard.

Depuis, j’ai un peu évolué, je commence à aimer la marche. Limite j’en redemande. Oui oh je me fais pas d’idée, je pense qu’après les 100 bornes, je me ferais une tite pause pas hyper active, et je risque de rattraper mon retard en DVD pas regardés. Mais en ce moment, je gratte à la porte pour y retourner.

Faut dire, on fait des trucs marrants. Par exemple, pour mon anniv, le soir, au lieu de se mettre une mine comme tout un chacun, on est allés … marcher. Cooooooooool. On a testé nos lampes frontales (eh ouuuuais j’ai une lampe frontale toute neuve qui clignote si je veux) pour notre première rando de nuit, on sait s’amuser nous. En plus, avec ma coupe de cheveux style pauvreté (= repousse aléatoire paske pas la thune pour aller me faire rater par Poloa, ma gentille coiffeuse surpayée) et le design de ma lampe frontale, on dirait la sœur de Bjorn Borg. Genre long sur les cotés et dans la nuque, et du volume sur le dessus. Autant dire que c’est pas cette année que je mettrais les photos de mon anniv sur mon blog. Ca va être des pièces collector voire un moyen de chantage.
Donc là on en est à 10 jours et 19h du grand jour, on a fait nos ptites listes de ce qu’on veut manger, des ptites chouchouteries qu’on aimerait que notre « équipe de soutien » nous apporte aux points de contrôle, on a vérifié qu’on avait bien tout ce qui faut en poncho, bonnet et autres bandes phosphorescentes, mes virées shopping sont exaltantes. Pour ce qui est de la marche, je dirais qu’on est un peu prêtes mais bon, on s’est pas non plus tuées à la tâche et je pense qu’on va s’en mordre les moufles. Notre équipe de soutien se prépare psychologiquement à nos possibles écarts d’humeur, sachant que la moitié de l’équipe est faite des ptits copains et l’autre de collègues, et que toutes les quatre, on marche entre copines, si on gère mal, on se fâche avec tout le monde : les amis, le mec et le taf. Ca va être bien cette marche.